A la découverte de Budapest et de la Hongrie dans toutes leurs variétés !
25 Mars 2020
Au regard de la position géographique de la Hongrie en Europe, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi elle fut exposée à différentes attaques pendant des siècles. Entre 1541 et 1699, environ un tiers du pays fut ainsi occupé par l’Empire ottoman. Bien que ce ne fut pas la plus riche période de son histoire, elle a tout de même apporté un patrimoine turc que l’on retrouve essentiellement dans des monuments.
La mosquée de Gázi Kászim pacha, Pécs
Les mosquées
Les monuments les plus importants de l’ère ottomane furent bien sûr les mosquées, mais la plupart d’entre-elles ont été soit transformées (par exemple celle de Szigetvár qui devint une église catholique), soit démolies. Si l’on veut aujourd'hui voir une mosquée turque en Hongrie, nous devons nous rendre à Pécs, la cinquième plus grande ville du pays avec environ 145 000 habitants. Là se trouvent deux mosquées dans leur splendeur d’origine qui peuvent être visitées.
La première est la mosquée de Gázi Kászim pacha à Pécs. Devenue l’église de Notre-Dame-de-la-Chandeleur, elle est aujourd’hui le plus grand monument turc du pays. Grâce à sa dimension et sa coupole, le bâtiment, construit vers les années 1560, constitue l’un des éléments phares de la place principale dont la silhouette symbolise la ville. L’autre mosquée, entièrement intacte, se trouve également à Pécs. Elle appartenait à Jakováli Hasszán pacha. Elle abrite un musée présentant son histoire.
En dehors de Pécs, la ville de Siklós possède une mosquée soigneusement restaurée, celle de Malkoç bey. Elle est fréquentée par une petite communauté de musulmans qui s'est installée dans la région de Siklós durant la guerre de l’ex-Yougoslavie. A Esztergom, on peut aussi visiter les ruines restaurées de la mosquée d’Özicseli Hadzsi Ibrahim. Le bâtiment abrite aujourd’hui une salle d’exposition et un bar. L’été, des concerts y sont donnés.
La mosquée de Jakováli Hasszán pacha, Pécs
La mosquée de Malkoç bey, Siklós
Les minarets
Les muezzins ont besoin d'un point élevé pour pouvoir lancer leur appel à la prière, cinq fois par jour au minimum, conformément aux règles de l'islam. Les minarets avaient une importance particulière concernant le statut du bâtiment : ainsi, la mosquée bleue d'Istanbul dispose du plus grand nombre de minarets, c'est-à-dire six, tandis que les mosquées des sultans en avaient généralement quatre. En Hongrie, aucune mosquée n’avait plusieurs minarets, preuve de la pauvreté qui caractérisait la Hongrie ottomane.
Aujourd'hui, il reste cinq minarets turcs. À Eger, on peut admirer celui qui se situait le plus au nord de l'Empire ottoman; il est ouvert au public et offre une vue imprenable sur la ville, tout comme celui d'Érd. Le minaret de Pécs est le seul dont la mosquée existe toujours. Les minarets que l'on trouve à Esztergom et à Szigetvár sont des minarets tronqués.
Il est intéressant de mentionner l'intrus: tout le monde dans la capitale connaît le minaret du zoo de Budapest figurant dans la zone impartie aux éléphants. Bien entendu, il n'a jamais servi à des fins religieuses.
Le minaret d’Eger
Le minaret d’Érd
Les turbés
Les turbés sont des mausolées musulmans. On en trouve deux en Hongrie. Le tombeau de Gül Baba à Buda est particulièrement connu. "Derviche Bektachi", Gül Baba, était un moine musulman mort pendant la célébration de la prise de Buda en 1541. Selon la légende, même Soliman le Magnifique aurait participé à son enterrement.
L'autre turbé se trouve à Pécs. C’est celui d’Idrisz Baba. Il était un "veli", ce qui signifie un ami proche de Dieu selon la foi de l'islam, et quelqu'un qui porte la sagesse. Le tombeau de la guérison célèbre est fréquenté par des pèlerins dans le cadre du "ziyaret", la visite des tombes.
Le türbé de Gül Baba
Les bains
Outre les monuments religieux, il nous reste beaucoup de bâtiments laïcs, par exemple les bains turcs de Budapest. Offerts à la ville de Buda par Léopold Ier de Habsbourg en 1703, les Thermes Rudas (ou de leur ancien nom jesil direkli ilidzsá, signifiant “bains avec colonnes vertes”) sont la plus ancienne institution publique de Hongrie.
Les thermes Rác pourraient devenir aussi populaires, mais ils sont actuellement fermés. Il faut noter que la construction des thermes Király date aussi de la période ottomane. Sa partie turque n’a pas changé de manière significative durant les siècles.
Les thermes Király